Faire son deuil après une perte : nos conseils (Philippe Baud)

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Faire son deuil après une perte : nos conseils (Philippe Baud)

S’il y a bien une certitude que vous pouvez avoir dans la vie, c’est l’impermanence des choses. Et cela, à commencer par votre vie et celle de vos proches. Ainsi, un jour ou l’autre, vous vous retrouverez face au fait de faire son deuil, et ce, à différents niveaux.

Pour autant, faire son deuil peut s’avérer une épreuve difficile à surmonter. Je vais tenter dans cet article de vous éclairer sur le processus de deuil, ses différentes étapes, et son importance pour que vous puissiez continuer à vivre pleinement.

Cet article est rédigé à la forme masculine afin d’alléger le texte, mais les hommes comme les femmes font face au deuil à un moment donné dans leur vie.

LE DEUIL, C’EST QUOI ?

Le deuil est un processus psychique face à la perte d’un objet. Cet objet peut être un emploi, une relation, un lieu de vie, un état de santé, un proche… Toute chose que vous avez émotionnellement investit.

Il faut savoir que le mot « deuil » et le mot « souffrance » viennent tous les deux de verbe « dolore » en latin, qui signifie : douleur, mal, peine. Il n’est donc pas surprenant que ce processus psychique qu’est le deuil vous place dans des états affectifs douloureux.

LES DEUX DIMENSIONS DU DEUIL

La dimension somatique

Dans cette dimension du deuil, vous pourrez y retrouver différents signes cliniques et cognitifs. On retrouve les troubles du sommeil, une fatigue anormale, des douleurs physiques, des troubles de la pensée et de la concentration, ou encore des troubles du comportement alimentaire.

La dimension psychologique

Dans cette dimension du deuil, vous pourrez y retrouver différentes réactions psychologiques pour s’adapter à la perte. Ces réactions vous demandent un travail psychique : c’est ce qu’on appelle le travail de deuil.

Et savoir comment faire ce travail de deuil n’est pas toujours évident, en plus de dépendre de chacun. Cependant, peu importe votre personnalité et la nature de votre perte, sachez qu’il existe des étapes du deuil qui restent les mêmes. Ces étapes sont indispensables pour que vous puissiez sortir de la souffrance.

PREMIÈRE ÉTAPE DU DEUIL : LE CHOC

Dans la première étape du deuil qu’est le choc, nous identifions en Gestalt-thérapie trois sous-étapes :

L’annonce

Cette étape représente le moment où vous apprenez la perte de l’objet. Plus l’objet investit est important pour vous, plus la perte l’est, et donc, plus le deuil est complexe.

Le déni

Après avoir appris la perte, vous entrez dans une phase de déni. Ce déni est une mise à distance de l’évènement afin de vous protéger et de vous préserver de la difficulté de la nouvelle. Lorsque vous êtes dans le déni, vous pouvez vous retrouver à minimiser l’évènement, à minimiser son impact sur vous, ou même aller jusqu’à nier simplement votre perte.

La résistance

Le déni est, et doit être, provisoire pour que vous puissiez avancer. Et une fois ce déni dépasser, vous allez rentrer dans une phase de résistance. C’est dans cette résistance que se trouve la colère, où vous trouver que ce qui vous arrive est injuste. Vous pouvez alors vous retrouver à en vouloir à l’objet de la perte, à vous-même, et finalement, à la terre entière. Cette colère permet, tout comme le déni, de vous protéger de la souffrance face à la perte. Cependant, elle est importante, car elle permet justement de sortir de ce déni.

DEUXIÈME ÉTAPE DU DEUIL : LA DÉPRESSION

Dans la deuxième étape du deuil qu’est la dépression, vous sortez de l’état de choc, et cessez les comportements d’évitement. Dans cette étape, vous faites face à la souffrance, et nous identifions, en Gestalt-thérapie, deux sous-étapes du deuil :

La décompression

Dans l’étape de décompression, vous allez vous trouver déprimé. Vous êtes en perte d’intérêt et de motivation. La vie n’a plus de sens pour vous. Vous avez l’impression que votre monde s’est arrêté de tourner. Vous vivez là un effondrement interne. Il est indispensable ici que vous viviez pleinement votre peine, car c’est cette tristesse qui vous permet de revenir petit à petit, à la recherche de la satisfaction et du plaisir.

La résignation ou l’acceptation

Dans cette étape du deuil, vous êtes face à deux états opposés. Soit vous allez vous retrouver dans un état de résignation, soit dans un état d’acceptation.

Dans la résignation, vous ne faites pas de choix, vous êtes résigné face à l’inacceptable. Vous subissez, de manière passive. Ici, vous n’êtes pas dans un élan de vie.

Dans l’acceptation, vous êtes dans un élan de vie. Ici, vous acceptez les règles du jeu, et vous faites le choix d’accepter votre perte. Vous acceptez de renoncer à l’objet de votre perte, vous permettant ainsi d’aller vers une satisfaction de vous besoins psychiques et interpersonnels. Vous ne subissez pas, vous êtes aux commandes de votre vie, et vous redevenez disponible à la vie.

TROISIÈME ÉTAPE DU DEUIL : LA TERMINAISON

La décision

À la fin de votre travail de deuil, vous devez prendre des décisions pour pouvoir avancer dans votre vie qui ne sera plus jamais la même. Vous pouvez vous retrouver à changer votre façon de vivre les choses, votre façon de faire face aux évènements incontrôlables et inévitables de la vie… Ces décisions là vous mettent dans une perspective d’avancée vers le futur.

L’intégration

Votre travail de deuil se termine avec l’intégration. C’est-à-dire que vous intégrez votre perte dans votre vie, en vous, dans votre nouvelle identité. Vous ressortez de ce processus grandit.

Le processus de deuil n’est pas linéaire : vous pouvez traverser des moments de joie avant de revenir à des périodes de grand chagrin. Et traverser ces étapes du deuil n’est pas chose aisée.

Le deuil peut alors être vu soit comme une situation pénible subit dans laquelle vous êtes retenu dans le passé, soit comme une crise de transformation et une opportunité de changement qui vous permet d’aller de l’avant et de vous épanouir. La différence entre ces deux points de vue impactera grandement votre capacité à finaliser correctement votre deuil.

Cela m’amène à aborder l’importance du deuil. Il est indéniable que de se reconstruire après une perte est un parcours douloureux. Pour autant, ce parcours est absolument nécessaire pour aller de l’avant et réussir à vous reconstruire. Vous pourriez alors vous demander si vous devriez vous faire accompagner ou non dans ce processus.

QUAND SE FAIRE ACCOMPAGNER DANS LE PROCESSUS DE DEUIL

Consulter un professionnel dans le cadre d’un deuil est fortement encouragé, d’autant plus dans le cas d’un deuil compliqué. En effet, la tristesse, tout comme l’épuisement, sont normaux dans un processus de deuil. Pour autant, nous pouvons identifier deux formes de deuils, qui nécessitent plus ou moins un accompagnement thérapeutique.

Le deuil normal

Si vous parvenez à renoncer à un avenir commun avec l’objet de votre perte, sans pour autant l’oublier, vous vous trouvez dans une forme de deuil dit « normal ». Vous vivrez probablement des perturbations durant le travail de deuil, comme des pics de tristesse, mais vous réussirez tout de même à intégrer la perte.

Le deuil compliqué

Si vous n’arrivez pas à accepter la réalité de votre perte, si vous ne parvenez pas à l’élaborer, vous vous trouvez dans une forme de deuil dit « compliqué ». Vous faites face à des blocages qui compliquent le processus de deuil. Le deuil compliqué comporte lui-même trois formes différentes :

Le deuil différé : votre refus initial de la perte de votre objet est beaucoup trop long. Vous risquez ici de vivre une réactualisation de votre deuil, incluant ses émotions non élaborées, et à des moments où vous ne vous y attendez pas.
Le deuil inhibé : vous n’exprimez pas vos émotions face à la perte.
Le deuil chronique : vous êtes figé, vous n’intégrez pas, ni n’élaborez la perte. Vous entrez alors dans une dépression chronique.
Ce qui va différencier la finalisation du processus de deuil ou non, est le bagage émotionnel et les ressources psychiques qui diffèrent d’une personne à l’autre. De plus, un deuil demeure personnel et intime, et face à une perte, nous ne sommes pas égaux.

Par exemple, si vous avez un type d’attachement sécure, vous serez plus propice à conserver votre capacité d’attachement et de lien face à la perte de l’objet. Vous vivez la perte et vous cicatrisez, pour vivre d’autres attachements. Vous réalisez que vous avez terminé votre travail de deuil car vous parvenez à penser à l’objet de votre perte sans ressentir de peine.

Au contraire, si vous avez un type d’attachement insécure, vous pouvez vous retrouvez à rompre le lien, à vous détachez, et à mettre en place des comportement destructeurs comme la maladie, le suicide, des conduites addictives… Le risque à ne pas surmonter un deuil, est de perdre votre équilibre psychologique. Vous n’arrivez alors pas à vivre avec, mais vous n’arrivez pas non plus à vivre sans.

LORSQUE LE CHAGRIN EST INSURMONTABLE

Si votre chagrin vous paraît insurmontable, si votre perte a des impacts sur tous les pans de votre vie – émotionnel, relationnel, professionnel -, si vous commencez à vous isoler, c’est le moment de penser à vous faire accompagner. Cela vous aidera à ne pas vous retrouver dans une impasse du deuil, et vous permettra d’avancer afin de vous reconstruire psychiquement.

Vous pouvez alors suivre une thérapie de groupe, ou individuelle. Vous pouvez vous faire accompagner par un psychologue, un psychiatre, un thérapeute pratiquant l’EMDR – qui permet de soulager la charge émotionnelle associée au trauma du deuil. L’hypnothérapie, et de manière générale, les thérapies cognitives et comportementales sont également intéressantes.

En tant que Gestalt-thérapeute, je peux vous accompagner afin de vous permettre de diminuer rapidement vos symptômes. Notre processus thérapeutique agit sur vos pensées inadaptées et sur vos schémas cognitifs négatifs, afin de les transformer, et ainsi, de réduire vos troubles. Prenez rendez-vous depuis mon site.

Pour conclure…

Accepter de vivre, c’est aussi accepter de mourir. Et inversement, accepter que la mort fasse partie de la vie, c’est aussi accepter de vivre. Que vous fassiez face à la perte de votre emploi, d’un proche, d’un amant, tourner la page ne veut pas dire que vous oubliez l’objet de votre perte, mais plutôt que vous apprenez à vivre sans, dans le moment présent.

Le deuil est souvent considéré comme quelque chose de lourd, de négatif. Pourtant, le deuil est une opportunité d’évolution et de transformation. Le vide que l’objet perdu laisse dans votre vie peut être fertile, plutôt que désespéré. Posez-vous la question : que choisissez-vous de planter, dans ce vide que l’objet perdu vous a laissé ?

Le rédacteur de cet articles est M. Philippe Baud Psychothérapie Gestalt – Paris – Vincennes. Source Lhttps://philippebaud-psy.com/faire-son-deuil/

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